«Zizou» de Férid Boughedir : divertissant mais décevant

Présenté à la soirée d’ouverture du Festival International de cinéma Vues d’Afrique, «Zizou»  le dernier film du réalisateur tunisien Férid Boughdedir est la fin d’une trilogie qui a commencé  avec «Halfaouine, l’enfant des terrasses » en 1990, et «Un été à La Goulette » en 1996.


Malgré qu’il soit sorti en 2016, le film était présenté en avant-première au Canada. Il a remporté plusieurs prix dont le prix du meilleur film arabe au Festival International du Film au Caire. Férid Bughedir, réalisateur bien connu en Tunisie, a reçu plusieurs nominations pour ses différents films que ce soit à Cannes, aux Césars mais aussi au New York Film Festival.

« Zizou » c’est l’histoire d’Aziz, un diplômé au chômage, qui quitte son chez lui au sud et s’installe à Tunis pour trouver du travail. Zizou va vivre une suite de mésaventures qui découlent de ses rencontres et sa naïveté n’aidant pas, il se heurte à différents milieux sociaux et politiques et se retrouve malgré lui au centre de conflits. Dans ce tumulte, il tombe amoureux d’une jeune fille. Il est vite rattrapé par la révolution de janvier 2011 qui commence à se préparer.
Avec «Zizou», Ferid Boughedir nous présente la Tunisie avec un regard tendre, comme un enfant qu’on voit grandir.

Certes, surtout pour les tunisiens, revoir les vraies images de la révolution est toujours émouvant. On se surprend à verser une petite larme, sentiments mélangés de fierté et de soulagement.
Ce que j’ai moins aimé, c’est que justement 7 ans après la dite révolution, on nous remontre les mêmes images, on joue encore sur le côté émotionnel de la chose. Une image trop léchée, trop positive, pour plaire, pour montrer au monde que finalement tout va bien en Tunisie.
Le réalisateur a voulu nous faire rêver avec cette histoire d’amour quasi-impossible entre les protagonistes, et même si la fin est un peu tirée par les cheveux, la romantique en moi a quand même aimé que ça finisse de cette manière. Car quelque part, on va aussi au cinéma pour rêver, et je crois que Ferid Boughedir aurait dû s’en tenir à ce rêve-là, de liberté, d’amour, d’espoir mais pas nécessairement de nous vendre une critique qui reste assez superficielle de la réalité de la société tunisienne et des enjeux auxquels elle doit faire face. Car oui, même si Ferid Boughedir critique, on reste dans le cliché. Ce n’est ni un film engagé, ni un film romantique, mais plutôt quelque chose entre les deux.
Mention pour la performance de Zied Ayadi dans le rôle de Zizou, attachant et naturel.

Bref, le film est un bon divertissement, vous rirez, vous serez peut-être émus mais ne vous attendez pas à être ébloui ou bouleversé.

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