Comme chaque année, l’exposition World Press Photo Montréal revient à Montréal pour notre plus grand plaisir. La 17e édition bat son plein actuellement et se tient jusqu’au 14 octobre au Marché Bonsecours.
L’exposition présente le travail poignant de photojournalistes du monde entier ayant capturé des moments forts de l’actualité mondiale, et d’autres sujets moins connus, qui bénéficient ainsi d’une tribune d’exception grâce au pouvoir et à la puissance incontestable de l’image.
En plus des photos gagnantes de 2024, l’événement met en lumière les images grand format du photographe québécois Charles-Frédérick Ouellet, lauréat 2023 pour sa série sur les feux de forêt au Québec. L’exposition collabore aussi, pour la deuxième année, avec la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) pour présenter les finalistes du prix Antoine-Desilets.
Des photos remarquables sur l’actualité internationale
Cette année, c’est 24 projets lauréats et six mentions honorables, choisis parmi plus de 61 000 clichés soumis par 3851 photographes de 130 pays.
Cette exposition a le grand mérite de nous informer, d’attirer notre attention sur des enjeux de taille et de stimuler notre curiosité sur ce qui se passe dans le monde d’aujourd’hui. Plusieurs enjeux sont représentés comme les enjeux environnementaux ou sociétaux mais aussi les zones de conflits en passant par de touchantes histoires intimes et familiales.
La photo de l’année, Une femme palestinienne serre le corps de sa nièce, est cette image frappante et déchirante prise par Mohammed Salem, au mois d’octobre dernier dans la bande de Gaza, à Khan Younès.
Exposition Force majeure de Charles-Frédérick Ouellet
Présentée comme une série d’images grand format du photographe québécois Charles-Frédérick Ouellet, la série Force majeure a été capturée lors des feux de forêt au Québec à l’été 2023. La photo ci-dessous lui vaut le prix World Press Photo 2024, une première pour un photographe québécois en 25 ans et la première photo prise au Québec à remporter ce prix depuis la création de l’événement en 1955.
L’Évasion de Zied Ben Romdhane
Je ne pouvais vous parler de cette édition du World Press Photo sans vous mentionner la série L’Évasion du photographe tunisien Zied Ben Romdhane. Partageant son temps entre Montréal et Tunis, Zied explore avec une sensibilité particulière les disparités sociopolitiques de la Tunisie. À travers ses images, il nous plonge dans l’univers de la jeunesse tunisienne des années post-Printemps arabe, une époque où l’espoir de démocratie, de justice sociale et de liberté d’expression résonne encore profondément. En tant que Tunisienne, cette série m’émeut particulièrement, car elle capture à la fois les rêves de la jeunesse et la complexité de leur réalité.
Voici deux autres photographies qui m’ont marquée.
La première représente un migrant qui marche sur un train de marchandises surnommé « La Bête », un moyen dangereux mais souvent utilisé par ceux qui n’ont pas les moyens de payer un passeur pour atteindre la frontière des États-Unis.
La deuxième est celle de Shila, 32 ans, mère de trois enfants victime de viol par les soldats érythréens qui ont envahi sa ville où elle tenait un salon de coiffure. Elle a donné naissance à un garçon, mais ses autres enfants ignorent les violences qu’elle a subies.
Une visite au World Press Photo Montréal ne laisse jamais indifférent. Cette exposition nous rappelle combien il est nécessaire d’avoir ces photographes comme témoins. Je vous recommande fortement de vous rendre à cette exposition pour apprécier la puissance des photographies exposées.
World Press Photo Montréal