C’est samedi dernier qu’a eu lieu la première de l’adaptation lyrique de l’album de The Wall des Pink Floyd.
Another Brick in The Wall – l’Opéra fait partie des festivités du 375e anniversaire de Montréal.
Mise en contexte
The Wall c’est le deuxième double album le plus vendu au monde.
C’était en juillet 1977, au Stade Olympique de Montréal que tout avait commencé. Exaspéré par un fan hystérique, Roger Waters lui crache au visage. Waters admet regretter l’incident et avoua que c’était pour lui un moment de prise de conscience et probablement la première brique du The Wall.
That idea had its naissance here, in this city. so it’s good to come back and see this new interpretation of the work.
Et c’est pour les festivités du 375e de Montréal, que l’Opéra de la métropole avait donc décidé de faire une adaptation lyrique de cette oeuvre.
I’m certain it’s gonna be very moving, a dit Roger Waters dans une interview avec Radio-Canada.
Another Brick in The Wall – L’Opéra
Je voudrai tout d’abord commencer par dire que ce fût mon premier Opéra. J’ai toujours voulu assister à un Opéra en direct mais l’occasion ne s’était pas présentée jusque là.
C’est donc avec un esprit curieux et ouvert que je suis allée voir la première du spectacle Another Brick in The Wall- l’Opéra.
La présence de Roger Waters dans la salle a donné lieu au premier standing ovation avant même que le spectacle ne commence. La foule était ravie de constater qu’il s’était déplacé pour la première. Personnellement, j’étais émue.
Avec ses 8 solistes, 46 choristes et 20 figurants, l’équipe qui évolue sur les planches est réellement imposante. Pourtant, à aucun moment n’a-t-on eu l’impression que cette scène était surchargée ou encombrée.
Visuellement parlant, c’était très impressionnant. Entre les décors amovibles ( les deux portions du mur), les projections, les éclairages psychédéliques et les costumes ( surtout pour la scène du jugement) le tout était bien ficelé. Et pour un Opéra je crois que ce fût plus théâtral que ce qu’il en est d’habitude. La mise en scène de Dominic Champagne était globalement une réussite.
Pour ce qui en est de la trame sonore, il ne faut pas s’attendre à The Wall tel qu’on le connait. En effet, toutes les mélodies ont été refaites. Julien Bilodeau a créé un nouveau cadre qui s’éloigne complètement de la musique rock de The Wall tout en gardant les mots de Roger Waters.
Ne vous attendez donc pas à reconnaître les titres de l’album grâce aux mélodies. Ceux qui connaissent très bien l’album sauront se retrouver avec les paroles.
Je vous conseillerai donc de réécouter l’album et de vous replonger dans les paroles avant le spectacle. Je dis cela car il ne faut pas perdre une miette de ce qui se passe sur scène, surtout au deuxième acte.
Le Deuxième Acte
C’est le deuxième acte qui a constitué mon coup de cœur. Le spectacle a pris son envol après l’entracte.
Peut-être par ce que le premier acte était une suite de quasi-monologues de Pink ( le Baryton Etienne Dupuis). Les personnages gravitants autour de lui n’avaient pas autant de poids dramatique ou même vocal que lui. D’ailleurs, l’on ne peut qu’admirer la performance d’Etienne Dupuis. Il porte à merveille le rôle principal.
Au deuxième acte, l’aliénation de Pink prend une autre grandeur et devient de plus en plus évidente.
Ceci se traduit par une scène avec plus de personnages, une puissance vocale plus imposante, des décors vivants ( le mur qui devient une prison), des scènes projetées et des tableaux plus saisissants ( assassinats de prisonniers, scène de guerre…)
Cela donnait lieu à des tableaux captivants et certainement plus émouvants pour tous.
Mais en général, je dirai que voir The Wall avec une mise en scène bien étudiée et différents personnages chantant les titres de l’album, pas juste la voix de Waters donne une dimension plus dramatique à l’oeuvre.
En tout cas, The Wall reste une oeuvre intemporelle. Elle transcende le temps et les générations. Elle est critique, révolutionnaire et courageuse.
Elle renvoie le spectateur à une réalité géo-politique actuelle mais pas seulement.
En effet, je pense que le message premier de l’album est encore valide ; dans le sens où c’est cultiver sa différence et son individualité dans des sociétés qui n’encouragent pas nécessairement les brebis galeuses ou les personnes qui sortent du moule.
Pour conclure, Another Brick in The Wall – l’Opéra, bien que pari risqué (s’attaquer à un monument rock comme The wall est courageux) mais c’est un pari gagnant d’après moi. Et l’on ne peut que saluer l’effort.
Pour plus d’infos et revoir notre article annonçant le spectacle, c’est par ici.
Pour les billets du spectacle, vous pouvez le faire directement sur le site de l’Opéra de Montréal.