La promesse de l’aube : l’amour inconditionnel d’une mère

« La promesse de l’aube » est une adaptation cinématographique, réalisée par Éric Barbier, du roman éponyme autobriographique écrit par Romain Gary. Il met en scène Pierre Niney (qu’on avait vu dans le film Frantz) dans le rôle de Romain Gary et Charlotte Gainsbourg dans le rôle de sa mère, Nina. Tous deux livrent une performance remarquable. Vous pourrez les voir à l’écran dès ce vendredi 13 avril.

Synopsis

Le film est présenté sous trois actes de la vie de Romain Gary. Pawel Puchalski incarne le jeune Romain vivant une dure enfance en Pologne où la faillite de sa mère les mènera à déménager en France. Sous le soleil de Nice, Nemo Schiffman présente un Romain en pleine adolescence,  il aide sa mère dans la gérance d’un hôtel et découvre parallèlement les plaisirs de la chaire avec la belle Mariette. Enfin, c’est dans la troisième partie que l’on découvre un Romain incarné par Pierre Niney à l’âge de 26 ans où une vie extraordinaire et prédit par sa mère l’attend : de son entrée dans l’armée, ses exploits d’aviateur en Afrique lors de la Seconde Guerre Mondiale, la sortie de son premier roman, etc.

La double promesse

« La promesse de l’aube » c’est l’histoire de l’amour maternel inconditionnel. C’est l’amour fou, exalté, mégalomane d’une mère qui désire le meilleur pour son fils, au point d’en dicter sa vie. Le titre réfère à la double promesse que se font Romain et sa mère. Nina fait la promesse d’aimer son fils, dans son entièreté et peu importe ce qui advienne. À son tour, Romain fait la promesse de réussir et devenir célèbre, ce quoi sa mère lui insuffle depuis son jeune âge.

Cette double promesse le spectateur la comprend dès les premières scènes où le jeune Romain assiste, caché sous la table, à la fouille de l’appartement par les policiers. L’enfant pleure devant cette violence faite à sa mère humiliée. Tous les risques qui seront pris par Romain en grandissant sont liés à cette promesse. Le protagoniste veut à tout prix terminer son premier livre Éducation Européenne et en finir avec la guerre pour retrouver sa mère, cette mère présente malgré la distance. Une photo d’elle accompagne Romain dans le cokpit de son avion et le pousse à accomplir de grandes choses.

L’amour contraignant d’une mère

Bien qu’on parle ici d’amour maternel, il faut préciser que cet amour est dur. Nina a des idées de grandeur pour son fils et ce dès un jeune âge, mais il comporte aussi son lot de souffrances. Cet amour n’est pas qu’aimant et réconfortant. Il est aussi humiliant et honteux. Malgré les idées saugrenues de sa mère (lorsque Romain est plus âgé, sa mère lui demande d’aller tuer Adolf Hitler pour sauver la France), jamais Romain ne rira d’elle. Au contraire, il va toujours prendre au sérieux ses demandes et voudra les réaliser. Jamais Romain ne se moquera de l’extravagance et de la folie de sa mère.

Malgré tout, au long de l’histoire, on se demande si cet amour maternel n’est pas trop; Trop étouffant, trop humiliant, trop limitant pour Romain. On finit par conclure que répondre à cette question n’est pas le plus important dans l’histoire. Cette relation mère-fils est de ce qu’il y a de plus beau pour les deux. C’est l’abnégation d’une mère et d’un fils, l’un et l’autre. C’est d’être prêt à mentir pour adoucir la réalité, pour qu’elle soit moins rude. C’est d’être prêt à tout pour voir dans le regard de sa mère la fierté et tout ce qu’elle a pu sacrifier et espérer pour son fils.

Verdict

N’ayant lu que le roman « La vie devant soi » de Romain Gary et sachant qu’il a été le seul écrivain à recevoir le prix Goncourt (prix littéraire français) à deux reprises (dû à l’usage du pseudonyme Émile Ajar), je n’avais que trop peu d’attentes en allant à la projection. Toutefois, sachez qu’il y avait longtemps que je n’avais pas été aussi bouleversée par un film.

Je ne savais aucunement à quoi m’attendre pour la fin. C’est sur un touchant passage du roman que se termine « La promesse de l’aube ». Je ne voudrais pas vous spoiler la fin, mais sachez que c’est elle qui m’a bouleversée et m’a amené à beaucoup réfléchir au-delà du film : sur ma propre relation avec ma mère, le regard qu’elle porte sur moi et les attentes que l’on peut avoir de part et d’autre. J’espère que vous allez apprécier « La promesse de l’aube » tout autant que moi !

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