« Pour vivre ici » de Bernard Émond

Pour vivre ici, huitiĂšme long mĂ©trage de Bernard Émond, sera le film d’ouverture au Rendez-vous du CinĂ©ma QuĂ©bĂ©cois, le 21 fĂ©vrier. C’est un film qui s’inscrit dans la mĂȘme lignĂ©e que son oeuvre, c’est Ă  dire qui traite du deuil et de la reconstruction.

AprĂšs plusieurs collaborations Ă  l’écran, la comĂ©dienne Élise Guilbault et le cinĂ©aste Bernard Émond travaillent Ă  nouveau ensemble. Cette fois, la comĂ©dienne incarne Monique, une femme dans la soixantaine vivant Ă  Baie-Comeau. La premiĂšre scĂšne ouvre sur la dĂ©couverte du corps inerte de son mari qu’elle aimait tant. Peu aprĂšs les funĂ©railles, elle partira pour un pĂšlerinage vers MontrĂ©al, afin de rejoindre ses enfants, puis dans le nord de l’Ontario pour retourner dans sa ville natale.

Deuil

À travers les dialogues des personnages, on comprend que le dĂ©funt mari Ă©tait une personne aimĂ©e et aimante. Chaque Ă©change ne fait qu’accentuer la perte de cet ĂȘtre cher pour Monique. Au fil des scĂšnes, on ressent le manque de ce mari que nous ne verrons jamais Ă  l’écran, et non la solitude, comme le prĂ©cise Monique.

Avec le deuil vient une perte des ressources pour le futur et une stagnation du prĂ©sent. C’est par un retour dans le passĂ© que Monique va pouvoir vivre son deuil, en commençant par un passage Ă  MontrĂ©al pour voir ses deux enfants, jusqu’à un sĂ©jour Ă  l’hĂŽpital.

Pour vivre ici -Bernard Émond
Crédit Séville Films

Des liens familiaux brisés

On voit apparaĂźtre pour la premiĂšre fois les enfants lors des funĂ©railles du pĂšre. C’est avec un retard qu’ils s’empressent de dĂ©barquer Ă  l’église pour embrasser leur mĂšre puis au fils de livrer un touchant hommage sur son pĂšre. Le soir mĂȘme, ils annoncent qu’ils doivent bientĂŽt repartir pour MontrĂ©al, afin de reprendre le cours de leur vie professionnelle. Dommage Ă  dire, mais c’est un soulagement pour tout le monde.

Plus encore, lorsque Monique dĂ©barque Ă  MontrĂ©al pour passer du temps avec ses enfants, on ressent bien qu’il y  a un dĂ©calage. Ses enfants sont dĂ©tachĂ©s des liens familiaux et apparaissent comme des Ă©trangers.

MalgrĂ© tout, pour passer au travers ce deuil, Monique peut heureusement compter sur la prĂ©sence de Sylvie, son ex-belle-fille, avec qui une relation d’amitiĂ© s’installe.

Verdict?

Campé en hiver, excepté pour la scÚne finale, Pour vivre ici offre à voir le fleuve et de magnifiques paysages.

J’avais trĂšs envie de tourner un film en hiver Ă  Baie-Comeau, parce que c’est magnifique, explique d’emblĂ©e le rĂ©alisateur.

Des thĂ©matiques lourdes (la mort, le deuil, la solitude) portĂ©es par des personnages forts et empreints d’humanisme mĂšneront Ă  la sortie du deuil et Ă  un monde de possibilitĂ©s. Selon Bernard Émond, Pour vivre ici est probablement son film le plus lumineux et porteur d’espoir de ces derniĂšres rĂ©alisations.

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