Retour sur la 44e Ă©dition du FNC

Cette 44e édition du Festival du Nouveau Cinéma(FNC) fût riche en découvertes et à la hauteur des espérances des spectateurs qui comme moi ont des goûts trÚs éclectiques.

 Je vous propose ici un retour sur les films que j’ai eu la chance de visionner.

 

High Rise

High Rise
Adapté du roman de J.G Ballard, le film de Ben Wheatley met en scÚne un microcosme se déroulant dans une tour à appartements dans Londres pendant les années 70.
La tour se divise en trois niveaux : les Ă©tages plus bas pour les moins nantis, les Ă©tages du milieu pour la classe moyenne (incluant le protagoniste le Dr Laing), et le dernier Ă©tage pour les plus riches, en l’occurrence l’architecte de l’immeuble. Ceci instaure une sorte de hiĂ©rarchie dans l’immeuble.
Le seul contact extĂ©rieur que les habitants de la tour ont est leur travail. Tout est bien organisĂ©, carrĂ©, bien comme il faut. Et puis l’anarchie s’installe dans la tour.
Laing (jouĂ© par Tom Hiddleston) assiste Ă  la dĂ©chĂ©ance et ne fait que s’adapter Ă  la situation, alors qu’il aurait pu ĂȘtre le mĂąle-alpha qui mĂšne la rĂ©volte.
L’architecte et ses amis sont complĂštement dĂ©connectĂ©s de la rĂ©alitĂ© des autres Ă©tages et du chaos y rĂ©gnant : orgies, violence, meurtre


La fin suggÚre un éternel recommencement; un enfant surdoué déconnecté du monde.
Visuellement parlant, le rĂ©alisateur s’est concentrĂ© sur l’esthĂ©tisme du film donnant de magnifiques scĂšnes comme le ralenti de la scĂšne du suicide, ou le kalĂ©idoscope avec une rĂ©alitĂ© fragmentĂ©e, le tout agrĂ©mentĂ© par une belle bande sonore incluant une reprise de Portishead du tube d’ABBA :  SOS.
Mon petit bĂ©mol, c’est que le fait que la psychologie des personnages ne soit pas plus approfondie m’est laissĂ© perplexe quant Ă  leur authenticitĂ© et rĂ©alisme. Aucune empathie ni identification ne pouvaient se faire avec les personnages.

Grosso-modo un film agréable à voir mais le chaos aurait pu conduire à une révolution qui aurait du instaurer un nouvel ordre, ce qui fût le cas, mais cet ordre était assez relatif.

 

Room Room movie

 

Adaptation du roman best-seller de Emma Donoghue, Ma( Brie Larson)  et Jack, son fils de 5 ans, sont emprisonnĂ©s dans un abri de jardin qu’ils appellent Room. La mĂšre Ă©lĂšve son enfant qui n’a jamais Ă©tĂ© en dehors de ces quatre murs. Quand ils arrivent Ă  s’échapper, l’enfant dĂ©couvre le monde extĂ©rieur, et l’histoire est racontĂ©e de son point de vue. S’ensuit une histoire de survie et d’endurance Ă  l’extĂ©rieur de Room.

La perspective de l’enfant qui dĂ©couvre le monde ajoute une touche d’innocence au film.
La pureté des émotions est magnifiée par les gros plans sur les visages des protagonistes.
La relation entre la mĂšre et l’enfant et l’amour qui les garde en vie jusqu’au bout est transcendant et on s’attache rapidement aux deux. On est vite Ă©mus et le suspens lors de la tentative d’évasion nous tenait sur le bord de nos siĂšges. Nous Ă©tions de tout cƓur avec ce petit et nous voulions qu’il rĂ©ussisse Ă  s’évader.

Soulignons la performance Ă©blouissante de Brie Larson et celle prometteuse de Jacob Tremblay qui joue Jack.

Sortie ciné : le film joue actuellement dans quelques salles à Montréal. Sortie étendue le 13 novembre.

Much Loved

Much Loved

 

Le film se déroule dans Marrakech de nos jours. Noha, Randa, Soukaina et Hlima sont des prostituées. Elles sont intelligentes, débrouillardes et dignes. Elles essaient de survivre dans une société qui les juge tout en les utilisant.
Ces femmes sont victimes d’une violence inouĂŻe, mĂȘme de leurs proches, une violence non seulement physique mais aussi verbale, une violence psychologique.

Le réalisateur a voulu mettre le projecteur sur la vie cachée de ces femmes avec tous ses aspects.
Outre la prostitution, quelques autres sujets difficiles sont traités : viol, pédophilie, drogues, homosexualité, transsexualité, fausses couches.

En tant que spectateur, il est clair que tous ces sujets sont liĂ©s quelque part sauf que s’éparpiller de la sorte en voulant tout couvrir, laisse ces sujets en surface. Le spectateur reste sur sa faim, l’analyse n’est pas vraiment possible, car la psychologie des personnages en pĂątit.

Ce film est un peu controversĂ©  et a Ă©tĂ© sujet Ă  une censure immĂ©diate et totale  vu qu’au Maroc, le sujet principal est tabou. Il se veut une version non Ă©dulcorĂ©e de la rĂ©alitĂ©, une version sans jugements.
Pour cela, pour la justesse du jeu des actrices et pour son audace comparativement Ă  un jeune cinĂ©ma marocain, le film reste quand mĂȘme un bon divertissement et un pari rĂ©ussi.

 

Les 2 amis

Les 2 amis

ClĂ©ment, un figurant, est Ă©pris de Mona qui travaille dans une sandwicherie dans une gare Ă  Paris. Mais Mona dĂ©tient un secret, faisant d’elle insaisissable et mystĂ©rieuse. ClĂ©ment est dĂ©sespĂ©rĂ© pour avoir le cƓur de Mona. Abel (Louis Garrel), son seul et meilleur ami, vient l’aider Ă  conquĂ©rir la belle.
Ce qui peut sembler ĂȘtre un triangle amoureux, va vite se mĂ©tamorphoser en une belle leçon d’amitiĂ©, sans prĂ©tention, avec beaucoup de tendresse et d’innocence.

Les dialogues sont Ă  bon escient et ne sont aucunement superflus.
Bien que le film charme assez rapidement le spectateur, au milieu on dĂ©croche un peu, surtout quand les protagonistes se sĂ©parent. Ce qui est assez prĂ©visible car l’alchimie entre eux est captivante.
Le jeu des acteurs leur donne une authenticitĂ© attachante, l’actrice incarnant Mona est lumineusement palpitante.
On apprécie les subtilités et les nuances des personnes que Garrel va creuser et les mouvements de construction et déconstruction des relations humaines qui lient ses personnages.

Un film léger avec une touche de fraßcheur, un peu mélancolique certes mais artistiquement prometteur étant le premier long métrage de Louis Garrel.

La programmation du FNC est donc bien éclectique et rejoint tous les goûts.

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