L’amour ou rien : quand le monologue, la danse et la musique invitent à la réflexion…

Je suis allé voir L’amour ou rien à Espace Go en compagnie de mon fils de 21 ans, curieux de culture et d’expériences artistiques. Ce fut, pour nous deux, un véritable tourbillon d’émotions et de stimulations sensorielles.

PHOTO YANICK MACDONALD, FOURNIE PAR ESPACE GO
PHOTO YANICK MACDONALD

Synopsis

L’Amour ou Rien est un spectacle de Mélanie Demers, inspiré du livre All About Love: New Visions de Bell Hooks. Il explore le concept de l’amour comme une action, une pratique, plutôt qu’une simple émotion. Le spectacle mêle théâtre, danse, musique et autres formes d’art pour déconstruire les barrières imposées à l’amour par la culture patriarcale, et proposer une éthique de l’amour fondée sur le respect et la solidarité.

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La critique

Les comédiens — tous remarquables — nous propulsent dans un monde éclaté, où le verbe devient pulsation, et le corps, territoire d’expression.

Mais voilà : pour un spectateur comme moi, doté d’un esprit un peu TDAH, ce foisonnement peut parfois déstabiliser. Le texte, volontairement répétitif et martelé, cherche à faire monter l’émotion par vagues successives, mais demande un effort constant pour rester connecté. Ce n’est pas un défaut en soi, mais une proposition exigeante, qui ne s’adresse pas à un esprit trop rationnel ni trop distrait.

Mon fils, plus cartésien, tentait pour sa part de trouver une structure, des repères logiques entre les tableaux. Il s’est parfois senti perdu, désorienté. C’est peut-être là le point : L’amour ou rien ne se laisse pas apprivoiser par l’analyse ou la linéarité. Il faut lâcher prise, se laisser porter, accepter de ne pas tout comprendre, mais de tout ressentir.

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Visuellement, c’est somptueux : jeux de lumière, costumes flamboyants, scénographie étincelante. On est dans un théâtre total, presque rituel. La musique, les chants, les corps en mouvement dessinent une géographie de l’amour mouvante et insaisissable.

En sortant, nous étions partagés. Fascinés par la performance, bousculés par la forme, incertains sur le fond. Car cette « chose » qu’on nomme amour reste, malgré tous les efforts, une énigme. Et peut-être est-ce là la plus grande réussite de la pièce : ne pas chercher à donner une réponse, mais à ouvrir une brèche, une vibration.

En somme, L’amour ou rien n’est pas un spectacle qui cherche à plaire à tous. C’est une expérience à vivre les yeux et le cœur grands ouverts, avec, si possible, une suspension volontaire de nos filtres habituels. Ni trop cérébral, ni trop hyperactif. Juste… disponible.

Du 15 avril au 10 mai 2025, à l’Espace GO.
Visualisez la bande annonce de la pièce et billetterie

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