Cette semaine, nous avons été invités au Théâtre Jean-Duceppe pour assister à la première de la pièce Une vie intelligente.
Personnellement, je lis rarement le synopsis avant d’assister à un spectacle, afin d’être objectif et de me laisser surprendre. Et je l’ai été ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette pièce sort de l’ordinaire.
Table des matières
Synopsis
À partir du 26 février 2025, Duceppe présente cette pièce, un spectacle atypique qui nous invite à réfléchir sur les promesses et les dangers de l’intelligence artificielle. Pour concevoir cette pièce, Dominique Leclerc (autrice et co-metteuse en scène) et Patrice Charbonneau-Brunelle (co-metteur en scène et scénographe) se sont entourés d’une équipe de scientifiques, penseurs et prospectivistes afin de planter le décor d’une expérience collective inédite. Loin d’une conférence alarmiste, ce spectacle se situe au carrefour de la réalité et de la fiction, de la technologie et de la philosophie.
Le début de la pièce s’inspire de la vie et des réflexions du chercheur canadien Yoshua Bengio, un expert de renommée mondiale en intelligence artificielle et lauréat du prestigieux Prix Turing en 2018. Professeur, informaticien et spécialiste des sciences de l’information, il est l’un des penseurs clés de cette révolution technologique.
Rapidement, la pièce prend une tournure pédagogique en présentant un moratoire sur l’utilisation des technologies, aidant ainsi le public à mieux comprendre les bases de l’informatique et de l’IA. À travers un brillant jeu de comédiens, la mise en scène alterne habilement des effets analogiques — rappelant les salles de classe des années 80 avec des projecteurs — et des outils modernes comme Teams pour les vidéoconférences, le tout en ajoutant un volet d’interactivité avec le public.
Je ne vous en dévoilerai pas plus, car la pièce mérite d’être découverte. Cependant, elle m’a poussé à réfléchir sur mon propre parcours face à l’intelligence artificielle, un sujet qui résonne particulièrement avec mon expérience professionnelle.
Mon parcours face à l’IA
Je travaille depuis plus de 35 ans dans le domaine de la recherche marketing. J’y ai occupé plusieurs postes : intervieweur, directeur de centre d’appels, directeur des technologies, puis vice-président et membre du conseil d’administration d’une agence en intelligence artificielle. Ma spécialité est l’optimisation des processus et les algorithmes de calcul pour la précision des données.
Au cours de ma carrière, j’ai :
- Vu le premier ordinateur de l’entreprise
- Créé le premier collecte de données en ligne en 1994
- et la création de différente plateformes de collecte de données
Cette révolution dans le domaine de la recherche a permis d’augmenter la qualité, la précision et l’objectivité des réponses, mais a aussi entraîné la suppression de certains emplois liés à la collecte de données, la standardisation des données, jusqu’ici un travail très clérical.
Quand l’IA complète l’opinion humaine
Aujourd’hui, l’un de mes projets porte sur des données synthétiques, où l’IA vient structurer et compléter l’opinion humaine. De nombreuses entreprises l’utilisent déjà comme outil statistique, traducteur ou correcteur.
En 2020, à l’aube de mes 50 ans, j’ai entrepris une maîtrise, alors que ChatGPT était à ses débuts. Et je dois avouer que mon ami GPT m’a bien aidé ! Étant père d’un fils enfant ayant des troubles d’apprentissage, je me suis souvent demandé quelle révolution cela aurait été pour lui. Bien au-delà des correcteurs traditionnels disponibles, ChatGPT accomplit aujourd’hui ces tâches avec une aisance impressionnante.
Jusqu’ici, rien de dangereux, juste un outil formidable, aux possibilités immenses.
Un impact sur l’emploi
Mais ma réflexion va plus loin…
Aujourd’hui, GPT est connecté à des service à la clientèle. Permettant de répondre aux clients 24/7 et à plusieurs personnes à la fois.
Et ce n’est qu’un début… GPT peut désormais :
✔ Créer des formulaires
✔ Analyser les données
✔ Rédiger un rapport
Autrement dit, il remplace des analystes, programmeurs, spécialistes en codification et statisticiens – des professionnels avec des maîtrises – et il réalise leur travail en quelques minutes.
Une inquiétude grandissante
Parmi mes proches, certains travaillent en marketing et communication, d’autres étudient en génie logiciel, en génie mécanique ou en construction, et l’un d’eux est producteur de musique.
Lequel d’entre eux est à l’abri de la révolution de l’IA ?
D’ici 2025-2026, Elon Musk prévoit de lancer la production massive des robots Tesla Optimus de troisième génération. Inquiétant, non ?
Si vous êtes arrivé jusqu’ici, c’est que j’ai réussi à capter votre attention—un vrai défi aujourd’hui ! Ou alors, vous avez simplement scrollé machinalement, comme sur TikTok. Je vous invite donc à découvrir cette œuvre intelligente, afin de vous faire votre propre opinion et de réfléchir à l’impact de l’intelligence artificielle sur notre société. La pièce sera en représentation au théâtre Duceppe jusqu’au 29 mars 2025.
