Chaque été, l’Orchestre Symphonique de Montréal propose une liste de concerts gratuits ou à petits coûts pour rendre accessible la musique classique au grand public.
La saison estivale de l’OSM sous la direction du maestro Kent Nagano a pour mots d’ordre : Rigueur, qualité, accessibilité, jeunesse et folie.
La quatrième virée classique se tiendra pendant le mois d’août et prendra place entre autres à l’esplanade du stade olympique.
Rencontré en entrevue, Kent Nagano disait : « Il existe une atmosphère unique à Montréal durant l’été. Évidemment, d’autres villes dans le monde disposent de grands festivals, mais pas comme ici. Pas de manière aussi intense. À l’OSM, nous nous sommes demandés il y a quelques années ce que nous pouvions faire pour ajouter à cette gaieté festivalière. Parce que malgré la variété, il n’y avait rien pour la musique classique. On a décidé de s’impliquer et d’offrir quelque chose dans le même esprit [que celui des programmes de la saison régulière].»
Le mercredi 5 août, le parc olympique et plus précisément l’Esplanade Financière Sun Life offrait au public l’Opéra Carmen de Georges Bizet en version écourtée, projetée sur quatre écrans géants. Les spectateurs étaient au RDV. Effectivement le nombre de personnes qui se sont déplacés s’élevait à 45 000.
Le porte-parole du festival, l’animateur télé André Robitaille présentait la cérémonie.
La distribution a consacré des voix locales québécoises et canadiennes. En effet, l’OSM était accompagné de neufs chanteurs lyriques, neufs danseurs de la troupe La Poesia del Flamenco, la danseuse et chorégraphe Shraddha D. Blaney ainsi que le Chœur de l’OSM.
Une cérémonie commémorative du bombardement atomique d’Hiroshima (70e anniversaire cette année) avait commencé à 19h et a été suivie du concert à 19h45.
Simultanément, au Japon se déroulait la même cérémonie où des milliers de personnes étaient réunis comme tous les matins du 6 août.
Pour commémorer la tragédie, les spectateurs étaient encouragés à envoyer messages de paix sur Twitter en utilisant #MtlHiroshima.
La présence et la prestation des interprètes ainsi que de l’OSM étaient sans doute magistrale. Pour ceux qui ne connaissaient pas Carmen, l’histoire d’amour tragique aux chants bien connus, cela aura été sûrement une bonne découverte.
On voyait bien que Kent Nagano prenait du plaisir à diriger ses musiciens et le chœur de son orchestre mais aussi les chanteurs auxquels il faisait des signes avec un enthousiasme sans égal et un sourire qui en disait long.
Le pari de l’OSM était de taille, techniquement et artistiquement parlant le projet était un défi.
Et c’est dans ce cadre que je mettrais mon petit bémol personnel.
Effectivement, étant donné le grand nombre de spectateurs et la grandeur du site la présence d’autres écrans et surtout hauts parleurs aurait été très appréciée. En effet, pour les retardataires, comme ma personne, la puissance des voix n’était pas suffisante pour être audible de si loin.
Outre cela, un retard de transmission des événements sur scène par les caméras était remarquable. Le point de focalisation était trop souvent l’orchestre alors que se déroulaient des scènes essentielles à la compréhension de l’action.
Pour conclure, un moment musical magique et un défi de taille qui, en gros, a été réussi par l’OSM pour la première de sa virée classique, en espérant une meilleure organisation logistique pour les années à venir et un retour vers les grands classique comme on les affectionne.